Bon et bien il est temps que je bascule du côté obscur de la forceOkay a écrit : Toutes les sources alimentant la motivation à la pratique du piano (dans le sens de vouloir se donner les moyens de jouer un morceau correctement) que j'ai pu identifier sont d'origine sombre.
piano et personnalités obsessionnelles ?
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pianojar
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Okay, mais si tu suspens le jugement par couches successives ça donne quoi? Je veux dire je serais d'avis à continuer à accepter la chose quel que soit la couche vers laquelle on descend ou remonte.
Tu dis "sombre", mais en même temps, comment comprendre Beethoven, Schubert, sans passer par le sombre, profondément dans le sombre?
Plus fondamentalement, comment "passer par le sombre" sans avoir l'intuition que le sombre est un élément plus naturel pour nous que la lumière? (pas tout le temps, mais disons que parfois on ne supporte tout simplement plus la lumière, et l'exil dans le sombre est bizarrement... salvateur, en tout cas nécessaire?) et donc sans l'accepter?
Bon, ça ne se "raconte pas" aussi facilement que "je réalise mes objectifs" mais je crois que c'est tout aussi réel et humain.
Tu dis "sombre", mais en même temps, comment comprendre Beethoven, Schubert, sans passer par le sombre, profondément dans le sombre?
Plus fondamentalement, comment "passer par le sombre" sans avoir l'intuition que le sombre est un élément plus naturel pour nous que la lumière? (pas tout le temps, mais disons que parfois on ne supporte tout simplement plus la lumière, et l'exil dans le sombre est bizarrement... salvateur, en tout cas nécessaire?) et donc sans l'accepter?
Bon, ça ne se "raconte pas" aussi facilement que "je réalise mes objectifs" mais je crois que c'est tout aussi réel et humain.
- Juanito
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Oui ça me parle!!! D'ailleurs j'ai une grande personnalité addictive (tient, ça manquaitSpianissimo a écrit :Tout le monde parle d'obsession mais personne n'évoque la fuite...le piano n'est-il pas aussi tout simplement une bonne drogue qui permet de s'évader et de fuir le quotidien et son lot de soucis pendant quelques heures ?
Bon allez, il est temps qu'on enclenche la seconde dans ce débat:
Si vous avez commencé jeune: quels étaient les relations entre vous, vos parents et le piano?
PS: Wladoc, vite un questionnaire!! On peut atteindre les mille réponses en une semaine!!
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Joker.Juanito a écrit :quelles étaient les relations entre vous, vos parents et le piano?
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Oui, je pense aussi qu'il y a une notion de fuite lorsqu'on cherche à autant s’adonner à une activité offrant du plaisir. Si ce besoin, cette obsession, cette addiction (ou ce que je vous voulez) existe, c'est bien pour équilibrer une ou plusieurs autres forces. C'est pour ça que je parle de sublimation. Mais si le piano est l'expression positive de forces plus sombres, on peut aussi le voir comme un symptôme.
La réalité n'est pas aussi manichéenne, on ne peut pas résumer à piano = bien / obsession = mal.
Que dire sinon des personnes qui se consacrent énormément à des causes via des associations ? Ces personnes font bénévolement le bien autour d'elles, et contribuent à aider leur prochain. C'est super positif. Mais pourquoi certains se décident à aider avec autant de dévouement, tandis que ça ne viendrait pas à l'idée d'autres, qui ne sont pas pour autant des personnes égoïstes ? Est-ce que les bénévoles le sont tous par pur altruisme ? Ou bien est-ce aussi (ou uniquement) l'expression positive de forces plus sombres (s'oublier et se diluer au travers du don à autrui, combler un vide intérieur, faire le deuil d'un événement, renforcer une estime de soi lézardée en faisant de bonnes actions, la liste est longue). Bien sur que ces personnes croient en leur cause, et heureusement qu'il existe des associations, mais dans l'action individuelle, dans le fait de consacrer beaucoup d’énergie bénévolement, je ne vois finalement que peu d'altruisme pur. Quelque soit l'angle d'attaque, je me dis toujours que cette notion n'est qu'un idéal ne pouvant être atteint.
Bref, dans toute pratique ou comportement "démesuré", aussi positif soit-il, je ne peux pas y voir que du positif. Mais que ce soit vrai ou non, ce n'est pas du tout un problème. Si c'est faux tant mieux, car certains sont plus heureux que je ne le suppose. Et si c'est vrai, tant mieux aussi, car la musique permet de canaliser positivement (ce n'est pas un constat pleinement positif puisqu'il y aurait quelque chose de négatif à canaliser).
La réalité n'est pas aussi manichéenne, on ne peut pas résumer à piano = bien / obsession = mal.
Que dire sinon des personnes qui se consacrent énormément à des causes via des associations ? Ces personnes font bénévolement le bien autour d'elles, et contribuent à aider leur prochain. C'est super positif. Mais pourquoi certains se décident à aider avec autant de dévouement, tandis que ça ne viendrait pas à l'idée d'autres, qui ne sont pas pour autant des personnes égoïstes ? Est-ce que les bénévoles le sont tous par pur altruisme ? Ou bien est-ce aussi (ou uniquement) l'expression positive de forces plus sombres (s'oublier et se diluer au travers du don à autrui, combler un vide intérieur, faire le deuil d'un événement, renforcer une estime de soi lézardée en faisant de bonnes actions, la liste est longue). Bien sur que ces personnes croient en leur cause, et heureusement qu'il existe des associations, mais dans l'action individuelle, dans le fait de consacrer beaucoup d’énergie bénévolement, je ne vois finalement que peu d'altruisme pur. Quelque soit l'angle d'attaque, je me dis toujours que cette notion n'est qu'un idéal ne pouvant être atteint.
Bref, dans toute pratique ou comportement "démesuré", aussi positif soit-il, je ne peux pas y voir que du positif. Mais que ce soit vrai ou non, ce n'est pas du tout un problème. Si c'est faux tant mieux, car certains sont plus heureux que je ne le suppose. Et si c'est vrai, tant mieux aussi, car la musique permet de canaliser positivement (ce n'est pas un constat pleinement positif puisqu'il y aurait quelque chose de négatif à canaliser).
Modifié en dernier par Okay le mar. 02 févr., 2016 11:59, modifié 1 fois.
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arg
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Okay a écrit : Toutes les sources alimentant la motivation à la pratique du piano (dans le sens de vouloir se donner les moyens de jouer un morceau correctement) que j'ai pu identifier sont d'origine sombre.
eh bien le moins que l'on puisse dire c'est que ce fil fait causer...Okay a écrit :Sans doute ne doit-on pas généraliser, mais je n'arrive pas du tout à me convaincre qu'une passion dévorante, un amour immense pour la musique, une activité qui prenne autant de place, consiste à s'adonner sainement à sa passion. C'est l'expression de beaucoup d'autres choses.
La passion comme expression d'autre chose oui, mais pourquoi voir le côté sombre ? même s'il existe, même si c'est une fuite, un échappement, et d'autres choses qu'en effet le forum est peu adapté pour aborder, si cela se transforme en musique, travail, apprentissage, art, c'est plutôt en effet une sublimation. De toute façon je doute que la pratique artistique en général ne témoigne pas d'une (au moins, parmi toutes les autres dimensions) dimension de souffrance.
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Pour ne pas se laisser manipuler comme un pantin par le côté obscur de la force. A mon avis, la conscience de ces mécanismes peut soit les désactiver, soit laisser davantage le choix dans l'action. Quand on sait ce qui nous pilote, on cesse d'évoluer en pilote automatique, on peut reprendre le volant.arg a écrit :La passion comme expression d'autre chose oui, mais pourquoi voir le côté sombre ?
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arg
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
et donc, fin du message envoyé trop tôt, le côté sombre est intimement mêlé au reste, et n'est qu'une facette de l'ensemble, facette sans laquelle d'ailleurs le reste n'existerait pas de la même façon. Les messages ajoutés entre-temps en témoignent de la même façon.
Ah oui le côté sombre pour en avoir conscience... ok dans ce cas mais comme élément de connaissance, pas comme frein
Ensuite.. heureux sans aucune ombre et niaiserie ne sont peut-être pas très éloignés.... je crois que je tiens à mon côté sombre finalement !
Ah oui le côté sombre pour en avoir conscience... ok dans ce cas mais comme élément de connaissance, pas comme frein
Ensuite.. heureux sans aucune ombre et niaiserie ne sont peut-être pas très éloignés.... je crois que je tiens à mon côté sombre finalement !
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Ah mais bien sur ! je dirais même que le côté sombre est un frein lorsque nous l'ignorons, comment gérer un obstacle si nous ne le voyons même pas ?arg a écrit :Ah oui le côté sombre pour en avoir conscience... ok dans ce cas mais comme élément de connaissance, pas comme frein
Ensuite.. heureux sans aucune ombre et niaiserie ne sont peut-être pas très éloignés.... je crois que je tiens à mon côté sombre finalement !
Oui, le mythe de "l'imbécile heureux"... échanger de la lucidité contre un contentement béat, pas très attirant de mon point de vue.
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Génial !! je vais pouvoir affiner mon diagnostic !!Juanito a écrit :
D'ailleurs j'ai une grande personnalité addictive (tient, ça manquait).
Tu veux la suite immédiatement ou on attend encore un peu ?
arg : désolée si je t'ai choquée . N'oublie pas que les smileys ont une fonction importante et que terminer une phrase par ceui-ci :
Et maintenant je vais m'occuper du cas de notre Dr Jekyll et Mr Okay .....
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Good luck ! May the force be with you 
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Cela exige beaucoup de courage, et probablement certains renoncements. L'acceptation je la vois comme le bout du chemin. Si je suspens cette approche, s'ouvre le monde des émotions brutes, infiniment humain. Une tornade. Mes palabres sur le forum s'en tiendront au prisme rationnel.Oupsi a écrit :Okay, mais si tu suspens le jugement par couches successives ça donne quoi? Je veux dire je serais d'avis à continuer à accepter la chose quel que soit la couche vers laquelle on descend ou remonte.
Je n'en sais rien, je suppose qu'on peut "comprendre" et même "évoquer" sans qu'il soit nécessaire de convoquer en soi ces émotions. Doit-on plonger dans l'abîme pour vraiment le contempler puis le montrer ? Je n'espère pas.Oupsi a écrit :Tu dis "sombre", mais en même temps, comment comprendre Beethoven, Schubert, sans passer par le sombre, profondément dans le sombre?
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Jean-Luc
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Okay, je suis totalement d'accord avec toi.
Tu dis les choses exactement comme je les ressens, et beaucoup mieux que moi.
Je suis un peu rassuré, je commençais à me dire que tout mon questionnement au sujet du piano relevait d'un état très pathologique...
Mais bon, je ne le vis pas de cette façon, ça rassure juste que je ne suis pas le seul à percevoir le côté plus sombre de l'histoire.
Tu dis les choses exactement comme je les ressens, et beaucoup mieux que moi.
Je suis un peu rassuré, je commençais à me dire que tout mon questionnement au sujet du piano relevait d'un état très pathologique...
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Je n'avais pas vu ça, tu plaisantes j'espère ! ce n'est pas passer la seconde, c'est la sur-sur-surmultipliée.Juanito a écrit :Bon allez, il est temps qu'on enclenche la seconde dans ce débat:
Si vous avez commencé jeune: quels étaient les relations entre vous, vos parents et le piano?
![]()
Comme Oupsi évidemment, Joker.
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Jean-Luc, ravi que ce que l'approche que j'ai vis-à-vis de ce questionnement puisse te parler. Je ne vois pas en quoi le questionnement en général puisse être pathologique, l'absence de questionnement me dérange davantage. Et encore plus le refus des questions.
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Idem .Jean-Luc a écrit : Tu dis les choses exactement comme je les ressens, et beaucoup mieux que moi.
C'est d'ailleurs un des principaux défauts d'Okay ! j'ai toujours eu ce ressenti avec lui depuis que je suis arrivée sur PM et c'est franchement très agaçant !!
(ou dois-je en rajouter encore une demi-douzaine pour faire bonne mesure ? )
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Tant que ça s'agit de questionnement, c'est assez sain. Mais si le questionnement devient une intérrogation avec le but qu'on peut trouver et éliminer tous éléments suspects, ou qu'on peut tout contrôler....ça revient aux tendances obsessionnels...non ?Okay a écrit :Je ne vois pas en quoi le questionnement en général puisse être pathologique, l'absence de questionnement me dérange davantage. Et encore plus le refus des questions.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Je pense que oui...
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arg
Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
ça m'étonnait aussi... message vu au saut du lit, côté sombre en plein travail, défense de la veuve et de l'orphelin, foncer dans le tas et y réfléchir après.... je me pare de belles qualités ! smileys, au secours...Moderato Cantabile a écrit :arg : désolée si je t'ai choquée . N'oublie pas que les smileys ont une fonction importante et que terminer une phrase par ceui-ci : , indique que l'on plaisante . Ce qui était le cas dans mon message d'hier soir à l'intention de Juanito , lequel ne cesse de manier l'humour tout au long de ce fil. Et si mon message risquait d' être pris au premier degré par certains , je savais toutefois à qui je m'adressais ; je n'aurais sûrement pas écrit la même chose à d'autres Pmistes à la personnalité moins épanouie .
- Juanito
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Re: piano et personnalités obsessionnelles ?
Je plaisante je plaisante... Evidemment dans la mesure où je vais aussi dire Joker à ma propre question!Okay a écrit :Je n'avais pas vu ça, tu plaisantes j'espère ! ce n'est pas passer la seconde, c'est la sur-sur-surmultipliée.Juanito a écrit :Bon allez, il est temps qu'on enclenche la seconde dans ce débat:
Si vous avez commencé jeune: quels étaient les relations entre vous, vos parents et le piano?
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Comme Oupsi évidemment, Joker.
Mais quand j'ai écrit "je cherchais cet équilibre depuis 30 ans" en parlant de piano, je me suis forcément interrogé, et pas mal de trucs sont sortis, mais à discuter dans un apéro, pas sur le forum!
EDIT: hop! une petite partie enlevée pour éviter toute mauvaise interprétation de l'humour au second degré. Même si tous vos messages MP montrent que tout va bien