matt06 a écrit :Je trouve vraiment cette discussion très instructive, je retrouve aussi beaucoup dans ces descriptions les qualités que j'aime dans mes instruments, 
par contre j'aimerais juste que Olek nous donne un exemple d'un piano "ou le son est a faire", car pour moi justement si les bons Bechstein ont beaucoup de possibilités de dynamique dans les pianos et mezzo forte, c'est bien aussi la preuve que le son est aussi a "aller chercher" ? (je veux dire qu'il y a beaucoup de possibilités de toucher a mon avis).  J'ai toujours pensé qu'un piano avec un son tout fait était un mauvais piano, qui ne permettait pas de nuances ni changement de timbre.  Merci pour vos avis !
Bonjour, 
sur ces questions de choix d'implantation de mécanique il est fort difficile de conclure et je crains de dire des bétises, mais certains montages donnent beaucoup d'énergie a la percussion tout en favorisant le jeu stacatto fort, en contrepartie il devient difficile de sortir de beaux fortissimo. 
Des marteaux très grands induisent aussi beaucoup de flexions sur les manches, je pense que ça génère une attaque avec un mouvement de léchage des cordes peut etre plus grand,  une impression de force lors de l'attaque (les Bôsendorfer sont typiques de ce point de vue) mettons que la mécanique se comporte plus comme une catapulte, elle est moins directe, il y a tout un ensemble de paramètres et des choix de texture de feutres , d'implémentation, qui tendent a produire cet effet quand on y regarde de plus près.
Ca aide a avoir un son a l'attaque vibrante mais le toucher est moins facile a maitriser et je pense qu'en jeu répété rapide, on perd le contrôle du marteau et on est obligé de jouer depuis bien au dessus du clavier, alors que la mécanique aux standards actuels permet de garder le contact avec le marteau plus longtemps (avec en contrepartie une percussion moins marquée)
Sur les Bechstein, je ne les compare pas a certains pianos au son toujours beau, bien sur il y a une palette de sonorités présente et a développer, mais on reste dans un son assez typé, on tombe dedans un peu automatiquement.
 (ceci étant on retrouve aussi cela sur certains Steinway)
Le fait de ne pas pouvoir tellement maltraiter le son est la limite.
Il me semble que , sur un piano , le spectre change beaucoup en jeu fort, ce serait du a l'ajout de fréquences induites par les mouvements du chevalet (?) ou aussi a un changement d'inharmonicité,  dans les basses par exemple.
Lors qu'on est obligé de couper dans cette partie du spectre on réduit aussi les possibilités.
Les Bechstein restent des instruments excellents pour la musique de chambre, et tout un répertoire, comme dit au dessus.