improvisation

[olof]

Je suis sur que ça interesse tout le monde de
savoir comment chacun fait pour improviser.
pour ma part, je fais presque que ça. J'aime pas beaucoup les partitions, c'est trop figé.
La j'ai pas trop le temps ce soir, mais je vous donnerai volontier mes méthodes (elles valent
ce qu'elles valent )
et vous

[Pascale]

Oui, ça m'intéresse vraiment. Moi j'ai au contraire une
passion pour les partitions, mais intellectuellement elles me laissent sur ma faim. C'est vrai,
quand on y pense, jouer de la musique uniquement sur partition, c'est un peu la même chose
que de pratiquer une langue uniquement en récitant de grands textes. On ne sait pas mobiliser
ses propres mots. Quelle frustration! Donc, merci de nous raconter comment vous faites.

[Zerom]

Il faut se concentrer très fort, et lorsqu'on est sûr d'avoir choisi la bonne
note (ou le bon groupe de notes) au bon moment, il suffit de la (les) jouer .
Le piano a l'avantage de permettre l'obtention d'un résultat immédiat, avec une très large
palette de sonorités possibles.
En pratiquant ce genre de choses un quart d'heure par jour, on peut finir par se forger un
vocabulaire qui variera en fonction de l'état d'esprit dans lequel on se trouve. Même si on a
l'impression de faire n'importe quoi, on jouera des trucs très différent selon qu'on est de
bonne humeur, qu'on vient de jouer l'intégrale des études de Chopin, ou qu'on a une faim
dévorante de poulet au curry (par exemple hein).
Zerom

[olof]

Une méthode que j'aime beaucoup, très pratique contre le
syndrome de la page blanche : je demande 4 ou 5 notes à quelqu'un, et après les avoir
jouées, j'essaie de mettre un accompagnement dessus, puis je fais quelques variations, plutot
cool, et au bout d'un moment, quand je suis bien imprégné, je me laisse aller, sans plus trop
réfléchir, et enfin, je reviens à mon thème de départ.

[thoustralala]

Et on peut faire ça sans avoir une grande idée (sinon au ressenti) des gammes, etc? Je joue du piano depuis 5 ans, j'aimerais bien faire de l'impro, parfois j'essaie un peu, mais ça ne tient pas, il y a toujours des fausses notes et un rythme pas du tout lâché. En faisant ça 1/4 d'heure par jour, au bout de combien de temps on a des résultats? Est ce qu'il faut travailler autre chose à côté (excepté les morceaux, je veux dire, des gammes, du solfège, je sais pas?)

[Gastiflex]

Je précise que tu as déterré un topic vieux de sept ans (je crois que c'est un record d'ailleurs). Donc c'est pas dit que les personnes qui y participaient te répondent.

[thoustralala]

Ah ouais, je viens de me rendre compte de ça
En fait je débarques sur ce blog, c'est un record parce que j'ai cru que ceux qui étaient à la fin étaient les derniers écrits, mais en fait c'est super élaboré
Bon, ben en même temps c'est pas grave si c'est pas les mêmes. Une discussion sur l'impro, je trouve toujours ça intéressant

[puk]

Bah justement, c'est bien de s'approprier les tonalités et d'associer des sons aux intervalles. Ca te permet de connaître le clavier et de savoir que telle note, si elle est possible, suivie de telle note, risque de produire une sacré tuile à moins que tu décides d'accroître encore la tension puis de résoudre le tout pour soulager l'auditeur et mettre en valeur ce qui semblait sonner faux. C'est bien d'apprendre à savoir se rattraper. Au moins, apprends tes gammes sur ton clavier. Mineur/majeur/Blues/pentatonique (vraiment facile celle-là). Ca te bridera au début puis petit à petit, tu vas bâtir une connaissance du clavier plus approfondie, tu feras moins de pains et tu vas apprendre à te rattraper. Ce qui est dur, dans l'improvisation, c'est de garder une certaine cohérence tout en s'amusant à pousser les limites.
De tout manière, il faut beaucoup d'essais, essaye de chanter des phrases musicales puis de les reproduire d'oreille, pense à des accompagnements. Comme le disait Zerom, on se bâtit un vocabulaire qui fournira un cadre. Le stade ultime étant de chercher la liberté absolue dans l'improvisation. Et ça arrive à n'importe qui à n'importe quel niveau, de temps à autre. Tu ne sais pas ce que tu joues mais ça sonne diablement bien alors tu continues.
Enfin, on peut improviser sans connaissances théoriques avec une connaissance empirique du clavier. Enfin, il est clair que tu finis toujours par théoriser cette connaissance empirique afin d'acquérir plus de liberté et ce peu importe la tonalité. Donc clairement, travailler sa théorie et son application c'est aussi gagner un peu de temps même s'il ne faut pas laisser l'expérimentation de côté. Tout le côté excitant de l'impro, c'est aussi la prise de risque, le hasard et les moments grâces.