
Lors de notre dernière séance de répétition piano+violoncelle, nous nous sommes attardés sur quelques traits de violoncelle. En faisant quelques suggestions de phrasé qui ont débordé sur des considérations sur des notes "polaires" à mettre en valeur (également pour que je puisse mieux me repérer pour l'accompagner), j'ai constaté que cela l'aidait également à améliorer certains passages à la justesse appoximative.
J'ai expliqué comment j'entendais certains de ces traits (arpèges, gammes chromatiques, doubles notes...) en analysant quelles étaient les notes pivots, celles qu'il fallait écouter et porter notre attention dessus, les notes purement mélodiques (ex: appogiature qui "tend" vers la note principale et dont la justesse n'est donc pas "absolue"), les relations harmoniques ("ce sib fait partie d'un accord de do, il faut le jouer comme une harmonique de do, donc plus bas qu'un sib purement mélodique", "pense ce sib par rapport au do qui vient/qui va venir/qui est annoncé au piano" etc.)
C'est tout à fait intuitivement que j'entends qu'une tierce mélodique est plus haute qu'une tierce harmonique, et c'est aussi ce que dit la théorie.

Pour jouer plus juste au violoncelle, il ne s'agissait pas (pas uniquement en tout cas) de simplement dire "là cette note est légèrement trop haute/trop basse... là encore un peu plus haut... un peu plus... c'est bon !" (on pourrait aussi se dire par ex: j'entends que la note est juste dès que j'arrive à "entendre qu'elle me dit son nom sans ambiguïté"), mais vraiment de penser les rapports d'intervalles adéquats et significatifs dans le texte musicale.
Par exemple, j'ai eu l'occasion de faire parfois la remarque que l'intervalle "sol#-do" était jouée un peu trop comme une tierce Majeure et non comme une quarte diminuée ; idem pour la septième diminuée "ré#-do" qui ne devrait PAS sonner comme une sixte. Ils devraient être des intervalles plus "resserés". (Et jouer les intervalles en question au piano pour montrer/expliquer ne sert pas à grand chose d'ailleurs, à cause du tempérament fixe...

Jouer faux n'est pas un problème d'oreille (ma partenaire violoncelliste se rendait bien compte lorsque c'était approximatif !). Mais plus de comment organiser les notes entre elles et comment les "penser".
Finalement, le travail que je lui ai montré, est en réalité un travail que je réalise régulièrement au piano (l'écoute des rapports intervalliques, l'identification des relations principales à faire entendre, le repérage des notes à visée mélodique vs. harmonique).
C'est pour ça que j'ai envie de dire qu'au piano aussi, on travaille notre justesse !
