Mon nouveau 1/4 Gaveau est arrivé!

[Lbern]

Très belle théorie à laquelle je ne peux qu'adhérer. Mais je pense que ça reste inhérent aux instruments de musique.
L'homme a avec les instruments de musique une relation sensorielle (sensuelle? ...?) qui fait de l'instrument un "objet à part" dans sa vie. J'aime effectivement l'idée que c'est "l'instrument qui nous choisi"..

Mais est-ce que cela ne va pas déséquilibrer ton jeu si tu as l'occasion de jouer sur un piano plus moderne ?

J'ai beaucoup réfléchi à la question! Je n'ai pas trouvé beaucoup de réponses .
Je ne sais pas si mon jeu est "équilibré"... Je ne pense pas que passer d'un piano ancien à moderne ou vive versa soit plus "déséquilibrant" que de passer d'un numérique à un acoustique.. Autre sujet..
De plus, étant relativement habitué à passer d'un clavier à un autre (j'ai aussi un "numérique", un synthé, j'ai aussi la chance de pouvoir jouer régulièrement sur un orgue très très ancien, -à coté le Gaveau fait figure de jeune homme- et j'ai toujours mon U1 (qui je sais pas pourquoi me parait encore plus démesurement sonore qu'auparavant ) , bref tout ces instruments ont des claviers, touchers, et personnalité très différentes. Alors oui, j'essaie d' être vigilant, de remettre en question "l'équilibre de mon jeu", si c'est la façon de "toucher" l'instrument, et de l'appréhender dont il s'agit.

[Patrice Scanavini]

on peut remplacer le mot piano par n'importe lequel...

Pour résumer : avant toutes choses : aimez votre four micro-ondes et fuyez ceux qui ne l'aiment pas (techniciens par ex) ne le mettez pas entre les mains de n'importe qui, parlez-lui, dites lui qu'il est génial unique et que vous l'adorez ... ensuite observez...
la magie existe bel et bien !

Chacun fera selon ses priorités

[Patrice Scanavini]

Pour résumer : avant toutes choses : aimez votre four micro-ondes et fuyez ceux qui ne l'aiment pas (techniciens par ex) ne le mettez pas entre les mains de n'importe qui, parlez-lui, dites lui qu'il est génial unique et que vous l'adorez ... ensuite observez...
la magie existe bel et bien !

Chacun fera selon ses préférences et ses priorités

[Chaloux]

"les pianos qui sont aimés finissent par sonner mieux que les autres."

Très beau et très vrai, voir le fil sur le Hupfeld. C'est peut-être pour cette raison que le mien est bien meilleur qu'attendu, j'y suis très attaché. Dommage qu'il n'y ait pas eu de réponse de pro..

[Lee]

Ce n'est pas de tout comment j'ai lu le message de Patrice la première fois, j'ai cru comprendre que quand on aime, on en prend plus de soin, le technicien vient plus souvent, on s'inquiète plus du moindre souci, on s'en occupe mieux dans son développement comme un enfant bien eduqué et guidé. Alors que là, vous parlez de la magie de l'amour.

Mon vieux Pleyel est espiègle, il sait que je l'aime donc il s'amuse à faire ses petites crises pour m'inquièter, alors que quand l'accordeur vient, il est tout sage et les soucis ne peuvent pas être examinés, diagnostiqués ou résolus. Parfois une petite caresse ou un fort massage sur son dos (le pupitre) fait disparaître (ou presque) ses petites plaintes.

[Lbern]

Ce n'est pas de tout comment j'ai lu le message de Patrice la première fois, j'ai cru comprendre que quand on aime, on en prend plus de soin, le technicien vient plus souvent, on s'inquiète plus du moindre souci, on s'en occupe mieux dans son développement comme un enfant bien eduqué et guidé. Alors que là, vous parlez de la magie de l'amour.

Mon vieux Pleyel est espiègle, il sait que je l'aime donc il s'amuse à faire ses petites crises pour m'inquièter, alors que quand l'accordeur vient, il est tout sage et les soucis ne peuvent pas être examinés, diagnostiqués ou résolus. Parfois une petite caresse ou un fort massage sur son dos (le pupitre) fait disparaître (ou presque) ses petites plaintes.

. Mon vieux Gaveau et moi en sommes au tout début, je le bichonne, je lui parle, lui garde encore une part de mystère (et il fait bien) même s'il m'a fait les yeux doux après son passage à l'atelier! là il commence à m'envoyer des petits signaux, "attention je vais quand même pas sonner tout seul!" ou "quand est ce qu'il revient l'accordeur?"

[Traizet]

Bravo pour cet achat, et pour cette restauration "propre" d'un piano ancien.
Merci aussi pour la photo qui me montre assez bien le cadre en fonte. Ce cadre fait partie des cadres fabriqués à Allichamps que j'ai répertoriés dans mon livre "La fonderie d'Allichamps - Spécialiste du cadre de piano Pleyel, Erard, Gaveau, etc" disponible sur demande à michel.traizet@wanadoo.fr . J'en ai extrait pour vous le paragraphe qui vous concerne (page 245):

2) Les cadres queues moyens légers (environ 90 kg)
C’est la taille la plus répandue des pianos à queue Gaveau. Le type Q-1 sort en 1899. D’un poids de 95 kg puis 85 kg, il va être fabriqué très régulièrement jusqu’en 1939 ; on en trouvera encore quelques-uns en 1945. Ce sont au total 3 686 cadres Q-1 qui sont sortis des usines d’Allichamps.

On trouve aussi mention dans les archives de quelques cadres de
type Q-2 réduit, c’est à dire une variante allégée du type Q-2 ; son poids réduit (entre 80 et 97 kg selon les modèles) conduit à le ranger dans la catégorie des modèles moyens légers ; il ne sera produit qu’en 38 exemplaires entre 1902 et 1911.

Le modèle Q-1 sera remplacé après la guerre de 1940 par le type Q-A, de 98 kg, réalisé en 302 exemplaires de 1948 à 1962. Après la fusion avec Pleyel et Erard, c’est toutefois le modèle F de Pleyel qui sera préféré comme modèle quart de queue.

[coignet]

J'ai vu ce livre à la librairie La Flûte de Pan rue de Rome à Paris. Il m'intéressait a priori car il existe très peu de publications concernant la facture de pianos, mais j'ai été déçu par cet ouvrage qui est un recensement, probablement exhaustif, des productions de la fonderie, mais qui ne donne aucun élément concernant le travail des facteurs : pourquoi et comment est conçu tel ou tel instrument, pour quelle recherche de musicalité ?
La stratégie de l'entreprise de fonderie, ou de ses commanditaires, ne m'a pas non plus semblé explorée.

[Traizet]

Bonsoir Coignet
Ce que vous dites est exact : comme je le dis dans mon livre, en haut de la page 178, jamais la fonderie n'a eu de compétences spécifiques sur le sujet (la conception des cadres de piano); sa responsabilité était de maîtriser la reproductibilité de ses coulées, de façon qu'un modèle bien au point donne toujours un cadre de qualité satisfaisante; et ce n'était déjà pas une mince affaire (explications pages 174 à 179).
Tout le travail de conception des modèles relevait donc du facteur de piano. Les grands facteurs avaient leurs bureaux d'études pour cela ; les petits facteurs, souvent venant de l'ébénisterie, n'avaient pas cette capacité et allaient souvent s'approvisionner chez des "équipementiers" qui avaient en catalogue plusieurs modèles (coulés eux-aussi à Allichamps). C'est ainsi qu'il existait un négoce des cadres de pianos dont j'ai fait un chapitre entier pages 199 et 200 de mon livre... Le même modèle, muni de plaques différentes, était employé par différents facteurs.
Les recettes des grands facteurs pour concevoir leurs modèles restent donc assez mystérieuses, sans doute faites de pas mal d'expériences. Ces expériences étaient plus faciles avec les cadres serruriers, cadres boulonnés que l'on pouvait ajuster. C'était devenu impossible avec les cadres monobloc. En tout cas, la fonderie voyait défiler plusieurs modèles d'essai avant que le facteur adopte un modèle et le mette en production; cela faisait pas mal d'aller et retour entre l'usine du facteur et la fonderie, mais les transports allaient remarquablement vite pour l'époque.
La librairie Monnier est par ailleurs remarquable !

[coignet]

Il est en effet probable qu'il y a eu pendant longtemps une approche empirique pour la détermination des plans de cordes.
Dans le cas d'une production aussi spécifique et portant dans la plupart des cas sur un nombre de modèles d'instruments limité, il s'agit peut-être d'une histoire restant à faire, même s'il existe aussi les monographies des facteurs Pleyel, Érard et Gaveau. Mais disposerait-on des archives suffisantes pour cela, ou faudrait-il se contenter d'une approche d'analyse des instruments que ces facteurs nous ont laissé ?