Quelle musique classique pour les non-initiés ?

[Gracou]

C'est drôle, mais j'ai beau chercher, je ne crois pas qu'il y ait un genre de musique que je peux rejeter en bloc sans jamais y avoir trouvé quoi que ce soit d'intéressant. Après, forcément, j'y ai passé plus de temps que quelqu'un qui ne fait pas de musique et en écoute juste un peu comme ça.

Peut-être que s'il ne s'agit pas seulement d'un manque de curiosité, le manque d'ouverture d'esprit fait le reste.

[nox]

En même temps, on peut être curieux dans certains domaines et pas dans d'autres. C'est juste une question d'affinité pour certains champs d'activités, ou dans
leurs catégories respectives (le jazz dans le champ de la musique par exemple). En musique (ou dans d'autres domaines que j'apprécie), j'estime être ou avoir été assez curieux (dans les limites du temps que peux y consacrer), avec bien sûr des préférences pour certaines branches musicales (musique noire américaine, musique pop, musique classique...). Par contre, en cinéma, en littérature ou autres, je ne peux pas dire que je le suis autant. Je rate sans doute beaucoup de choses, je ne suis pas "boulimique" pour tout, mais cela me convient ainsi.

C'est ma foi très vrai

[huizinga]

Il y a aussi des gens qui ne s'intéressent à rien de particulier et qui sont très heureux ainsi. Le manque de curiosité ne me paraît pas vraiment être une pathologie.

[pianojar]

C'est drôle, mais j'ai beau chercher, je ne crois pas qu'il y ait un genre de musique que je peux rejeter en bloc sans jamais y avoir trouvé quoi que ce soit d'intéressant. Après, forcément, j'y ai passé plus de temps que quelqu'un qui ne fait pas de musique et en écoute juste un peu comme ça.

Peut-être que s'il ne s'agit pas seulement d'un manque de curiosité, le manque d'ouverture d'esprit fait le reste.

Il y a un genre très précis de musique classique que je n'arrive pas à apprécier malgré diverses tentatives d'écoute et j'ai assez de mal à savoir pourquoi c'est le lied (piano/chnant).
Pourtant j'apprécie l'opéra, le chant grégorien, la musique chorale en général.
C'est assez étrange et je ne me l'explique pas moi-même.

[nox]

Ah tiens, moi c'est l'opéra. Je n'y arrive pas non plus (en dehors des parties instrumentales, bien évidemment).
Et les airs de Bach ou vivaldi, par exemple ça ? Tu y arrives ?

[Gracou]

Il y a aussi des gens qui ne s'intéressent à rien de particulier et qui sont très heureux ainsi. Le manque de curiosité ne me paraît pas vraiment être une pathologie.

J'ai toujours un doute sur le "bonheur" des gens manquant vraiment de curiosité, passant leur vie devant les jeux télés et écoutant du Patrick Sébastien... Mais après tout, j'espère pour eux qu'ils s'y retrouvent un peu...

[Wladyslaw]

Le petit bonhomme en mousse ?

[nox]

écoutant du Patrick Sébastien...

J'imagine qu'il s'agit là aussi d'un genre musical qui suscite ton intérêt et que tu ne rejettes pas en bloc ? Non parce que ça fait deux trois fois que tes messages pourraient laisser croire le contraire...

[Gracou]

écoutant du Patrick Sébastien...

J'imagine qu'il s'agit là aussi d'un genre musical qui suscite ton intérêt et que tu ne rejettes pas en bloc ? Non parce que ça fait deux trois fois que tes messages pourraient laisser croire le contraire...

Disons que je ne tiens pas Patrick Sébastien pour un genre musical.

[huizinga]

Il y a aussi des gens qui ne s'intéressent à rien de particulier et qui sont très heureux ainsi. Le manque de curiosité ne me paraît pas vraiment être une pathologie.

J'ai toujours un doute sur le "bonheur" des gens manquant vraiment de curiosité, passant leur vie devant les jeux télés et écoutant du Patrick Sébastien... Mais après tout, j'espère pour eux qu'ils s'y retrouvent un peu...

C'est un vaste débat, c'est vrai.

[Okay]

J'ai toujours un doute sur le "bonheur" des gens manquant vraiment de curiosité, passant leur vie devant les jeux télés et écoutant du Patrick Sébastien... Mais après tout, j'espère pour eux qu'ils s'y retrouvent un peu...

S'ils ne sont jamais sortis de la caverne, ils doivent peut-être ne pas si mal s'y retrouver. Le problème est toujours le même : lorsqu'on tente d'en sortir, il y a la lumière du soleil qui éblouit.

[Gracou]

J'ai toujours un doute sur le "bonheur" des gens manquant vraiment de curiosité, passant leur vie devant les jeux télés et écoutant du Patrick Sébastien... Mais après tout, j'espère pour eux qu'ils s'y retrouvent un peu...

S'ils ne sont jamais sortis de la caverne, ils doivent peut-être ne pas si mal s'y retrouver. Le problème est toujours le même : lorsqu'on tente d'en sortir, il y a la lumière du soleil éblouit.

Je ne sais pas, c'est possible. J'ai plutôt l'impression qu'énormément de gens s'ennuient quasiment quotidiennement. Personnellement, mon problème est tout autre, j'ai toujours l'impression de ne jamais avoir le temps de faire tout ce qui m'intéresse. Il faudrait des journées de 48 heures et plusieurs vies, c'est mal foutu tout ça.

[Stavroguine]

On retrouve un peu la même chose avec la littérature.
J'ai du mal à sortir de mes classiques. De temps en temps, je lis un Stephen King ou un Philip K. Dick (mais pas Marc Lévy tout de même, faut pas déconner), mais très vite je reviens à Dostoievski, Flaubert, Céline, Montherlant (et même Jules Verne, en ce moment !)... On retrouve même l'équivalent de la musique contemporaine avec Burroughs, Artaud, Breton et consorts (que je lis avec parcimonie).

[BluePhoenix05]

Je pense que la musique doit se suffire à elle-même et parler d'emblée. Au dessus de mon piano, j'ai encadré cette citation de Kant (ça me remet les idées en place lorsque je travaille "froidement") : "La musique est la langue des émotions". Et je pense que c'est la voie à suivre, procurer des émotions.

Pour décaler un peu la perspective et prendre un cas extrême, je suis notamment réfractaire à la musique de l'avant-garde car sans explications je n'y vois qu'un chaos de notes jetées au hasard. L'exemple n'est pas vraiment transposable, car la musique classique évoque en général des choses familières a tout auditeur puisqu'à défaut de l'aimer, il "comprend" ce qu'il entend (dans le sens où qu'il l'avoue ou non, son cerveau identifie ce qu'est une mélodie, les consonances... ce qui est simple à prouver puisque si on en faisait l'expérience, il saurait à tous les coups identifier une belle fausse dans du Mozart en do majeur).

Ce n'est pas très clair mais en tout cas je ne partage pas vraiment l'idée d'immédiateté... (j'ai l'impression de me remettre dans ma disserte du bac )
La musique ne se contient pas elle-même entièrement, elle renvoie toujours à des références. Tu parles de langue... Une langue aussi ça s'apprend, et pas en 1 jour.

[Okay]

Si quelque chose n'est pas clair, je peux clarifier

En tout cas je pense l'exact opposé de ceci :

La musique ne se contient pas elle-même entièrement, elle renvoie toujours à des références. Tu parles de langue... Une langue aussi ça s'apprend, et pas en 1 jour.

Je suis presque certain que la réceptivité à la musique existe via un instinct inné qui est indépendant de toute référence extérieure, et ce sûrement avant la naissance. C'est à mon avis beaucoup plus ancré dans notre physiologie que le développement du langage, qui n'est finalement qu'un mode de communication (sans y faire la moindre réduction). Il y a le rythme qui fait écho à nos propres rythmes internes, et la conscience harmonique et mélodique (quelque soit le système musical ou la région du monde) qui survient car elle obéit à des proportions équilibrées, que nos sens peuvent identifier, de la même manière qu'on n'a pas besoin d'avoir la moindre connaissance en géométrie pour avoir l'intuition inexplicable qu'un cercle à un statut géométrique à part.
Un peu de Google, et j'ai trouvé cet entretien qui semble aller dans ce sens :
http://www.larecherche.fr/savoirs/entre ... 2003-80369

[mllevinet]

Je pense qu'en résumé c'est vrai que lorsqu'on ne comprend pas la musique on peut difficilement l'apprécier. Pas mal de gens aiment les 4 saisons de Vivaldi car elles représentent des saisons, une notion concrète. En revanche, une partita de Bach on peut pas trop comprendre ce que cela représente sans analyse. La musique actuelle est beaucoup plus écoutée par la majorité des gens car il y a soit un titre concret, soit des paroles donc ça se comprend en général

[nox]

Et les éditeurs et autres l'ont bien compris, puisqu'ils avaient la manie d'ajouter des sous-titres évocateurs aux oeuvres (par exemple un opus de nocturnes de Chopin rabaptisé "La Seine" je crois, ou quelque chose comme ça, ce qui avait le don d'exaspérer Chopin)

[Lee]

Vous étiez plus efficace en débat que proposition des oeuvres depuis mon dernier message.

Je ne partage pas de tout l'avis de Nox ou Blue ou Mllevinet. J'irai plus loin, s'il fallait comprendre intellectuellement je ne vois pas l'intérêt, plutôt lire un livre ou pratiquer une langue. Un jour si on rencontre les extraterrestres, on communiquera par la musique comme dans "Close Encounters", s'ils entendent, ils comprendront - joie, tristesse, agression, calme...

Les saisons de Vivaldi, ce n'est pas les noms qui touchent, c'est surtout un Presto qui prend aux tripes, on comprend tous la beauté de la vitesse.

[nox]

s'il fallait comprendre intellectuellement je ne vois pas l'intérêt

Ce n'est pas "il faut", c'est "ça aide"

[Kreisler]

Et les éditeurs et autres l'ont bien compris, puisqu'ils avaient la manie d'ajouter des sous-titres évocateurs aux oeuvres (par exemple un opus de nocturnes de Chopin rabaptisé "La Seine" je crois, ou quelque chose comme ça, ce qui avait le don d'exaspérer Chopin)

C'était aussi le cas de la "musique à programme" que les compositeurs eux-mêmes, afin de bien faire comprendre et de faire aimer leur musique, utilisaient parfois. On "préparait" l'auditeur en quelque sorte.
La symphonie pastorale de Beethoven et surtout la symphonie fantastique de Berlioz, ou Liszt, Schumann bardant sa musique d'épigraphes ou de poèmes en exergue de leurs partitions. Même Brahms, pourtant contre cette manie, y céda dans l'andante de sa 3iem sonate pour piano.
Chopin avait horreur, par exemple, qu'on lui demande quel plan/poème avait présidé à l'élaboration de sa 1ere ballade.
Mais, on risque de dévier vers le HS par rapport au topic initial.

Pour moi, la musique classique idéale pour un non-initié est une musique qui prendrait l'auditeur néophyte par la main comme en lui disant "viens, je vais te montrer que la musique classique n'est pas si ringarde, si poussiéreuse que ça".
-L'adagio sostenuto de la 14°sonate de Beethoven: le sous-titre "clair de lune", la musique hypnotique d'une beauté à couper le souffle doit forcément arracher un soupir ou une larme à l'auditeur.
-Mozart, le mouvement lent du concerto pour harpe et flute: repris allègrement par la sncf dans les gares pour détendre le voyageur excédé par les grêves
- l'adagietto de la 5ieme symphonie de Malher: encore de la musique touchée par la grâce des dieux.
- le presto du concerto "été" de Vivaldi: enfin, un mouvement rapide, puissant, la musique classique peut aussi avoir du pep's de la hargne, on ne va pas s'endormir. Même topo pour Mars des Planètes de Holst. Ou la "danse des chevaliers" tirée du ballet Roméo et juliette de Prokofiev.
-le 1er mouvement de la 5iem symphonie de Beethoven: avec sa fameuse cellule rythmique mondialement connue. Rien de plus facile à mémoriser. Même topo pour le boléro de Ravel.